Traduction argentine des expressions populaires françaises

Publié le par ActivAction Europe

L'Alliance française de Buenos Aires, ses élèves des cours avancés, et les lecteurs du petit Journal se sont penchés la semaine dernière sur la traduction d'expressions populaires. Comment dit-on pendre la crémaillère? Comment traduit-on prendre ses clics et ses clacs? Voici leurs réponses. Merci à tous.

« Mort aux vaches »
                                                ¡abajo la cana ! ( cana = cheveux blancs)

Signification : Insulte envers la police et par extension à toute personne portant un uniforme.

Origine : après la guerre de 1970 (All/Fr) sur les postes des douaniers allemands était peint WACHE qui se traduit par "Garde". Les Français habitant à la frontière allemande ont créé cette expression car ils n'appréciaient pas beaucoup leurs voisins en raison de la guerre entre Napoléon Ier et les Prussiens et celle de 1870 menée par Napoléon III. Depuis, cette expression est une insulte aux forces de police.

« Pendre la crémaillère »
                                                inaugurar

Signification : est une coutume qui consiste à inviter ses amis dans son nouveau logement.

Origine: Au sens propre, la "crémaillère" est une tige de métal dotée de crans grâce à laquelle on pouvait autrefois accrocher les marmites au dessus du feu de cheminée. Ainsi, lorsque l'on pendait la crémaillère, cela signifiait que l'on allait préparer le repas. Or, préparer un repas pour ses amis peut-être une preuve que l'on est bel et bien chez soi.

Suggestion des lecteurs: Il n' y a pas d´équivalent ici en argentine mais on pourrait traduire cette expression commme : Fiesta de Inauguración de la nueva casa o departamento.

“Un froid de canard”
                                            Un frío de perros
                                            ¡Que tornillo que hace!

Signification : un froid vif

Origine : On emploierait cette expression en référence au froid très vif qu'il peut faire en hiver, qui déclenche la migration des canards et donc marque le début de la chasse aux canards.

Suggestion des lecteurs: Un frío de morirse

« Prendre ses cliques et ses claques »
                                            hacer sus petates
                                            agarrar sus pilchas

Signification : l'idée de prendre l'ensemble de ses affaires, dans le but de s'en aller.

Origine : Cliques signifie dans certains dialectes "les jambes", et claques, depuis le 18e siècle, désigne différentes formes de chaussures,  proche des sabots. À l'origine l’expression voulait tout simplement dire "rassembler ses jambes et ses chaussures" pour partir.

Suggestion des lecteurs:
En Argentina, se puede decir de varias maneras (de mas elegante a menos elegante): Agarro mis cosas y me voy, Levanto campamento, Armo el mono, Cazo el mono.
Todo esto tiene el sentido de que alguien se canso de una situacion y toma la decision en forma individual, sin que nadie se oponga. El mono significa todos los enseres de un vagabundo, por ejemplo, hechos un atado y colgados de un palo, o puestos sobre la espalda.

«être au four et au moulin »
expression exacte = « Je ne peux pas être au four et au moulin en même temps. »
                                        estar en procesión y en misa / estar en misa y tocar la campana

Signification : ne pas pouvoir faire deux choses en même temps.

Origine : XVIIe siècle, provient du droit féodal, lorsque les paysans ou vassaux étaient, pour moudre leur grain et cuire leur pain, tenus d'utiliser le moulin et le four communs fournis par le suzerain, moyennant redevance (tout comme ils devaient utiliser son pressoir pour obtenir leur vin).
Les deux tâches étant obligatoirement exécutées l'une après l'autre, il n'était pas possible d'être à la fois au moulin et au four ('Au moulin et au four, chacun va son tour')
= lieux de rencontre et de discussions

«  sauter du coq à l’âne »
pas d’équivalent

Signification : Dans une discussion ou un écrit, passer brutalement d'un sujet à un autre, sans transition ni liaison.
Par extension : tenir des propos incohérents.

Origine : XIVe siècle
Explication probable : dans le vieux français possible confusion entre l'âne et la 'cane' (la femelle du canard), parce que, jusqu'à la fin du XIIIe siècle, l'âne désignait la cane. Mais l'asne (le baudet) se prononçait de la même manière. Pour des raisons évidentes de facilités linguistiques, les deux noms évoluèrent pour que l’on puisse les distinguer phonétiquement.
L’expression viendrait du fait que le coq était tant porté sur la chose, qu il lui arrivait de tenter de se reproduire avec une cane. Cette attitude incohérente fût alors utilisée pour désigner les personnes parlant de la même façon (incohérente) et manquant de suite dans les idées. A noter que l’expression a gardé l’ancienne orthographe de cane probablement par soucis d’esthétique phonétique.

“Conter fleurette”
                                            pilopear – chamuyar

Signification : Faire la cour

Origine: On suppose que cette expression date du 16ème siècle où le verbe "fleuretter" avait le sens de "dire des balivernes". Le mot "fleurette" signifiait alors "bagatelle", d’où le fait qu’il représente un sentiment léger ou une relation sexuelle.
Toute rose possède des épines et le fait de les ôter lorsqu'elles sont offertes n'entache en rien leur beauté, bien au contraire... peut-être simplement une part de vérité... Ca s'appelle... l'art de séduire...

« Jouer à pile ou face »
                                            tirarlo a la suerte : cara o seca

Signification : S’en remettre au hasard pour décider de qqch

Origine : Les pièces d’or et d’argent étaient frappées du sceau royal, d’un côté une croix et de l’autre des piliers. Ce n’est que plus tard que la croix a été remplacée par le visage des rois, mais c’est au XXe siècle qu’elle a pris son sens actuel.

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